♫ ♫ Something About You : J'suis beau, l'avatar ne te suffit pas ?
Sneak A Peek At My Diary
Ses cheveux noués dans son dos retombant sur une épaule, son tee-shirt blanc comprimant astucieusement le haut du torse, son minishort en jean dévoilant une paire de jambes élancées… Non, cette jeune élève n’avait clairement pas le profil habituel d’une « patiente », et ce ne sont ni ce maquillage aguichant, ni ces cils papillonnants qui prétendront le contraire. Aidan la fit patienter quelques minutes, le temps d’offrir à un joueur de quidditch malheureux un traitement de sa conception, parallèle aux remèdes sorciers conventionnels. Un astucieux mélange d’ingrédients et de thérapeutique moldue destiné à pallier la douleur survenue lors de la consolidation magique d’un humérus mal en point. Aussi ingénieux soient les sorciers, personne ne jetterait de pierre sur l’inventeur de la morphine, croyez-le ! Revenant à la torride brune en souffrance, « l’infirmier intérimaire » s’inquiéta de son état, son plus séduisant sourire sur les lèvres :
- Je ne me sens vraiment pas bien, monsieur. J’ai terriblement mal à la tête. - Je vois, répondit l’infirmier qui saisissait parfaitement l’urgence de la situation.
Aidan déposa le blouson de la Serdaigle sur ses épaules, mettant un terme à sa séance de déshabillage en lui assurant qu’il n’y aurait nul besoin d’examen approfondi pour cette fois.
- Simple curiosité, Mlle Caster, avec quel professeur aviez-vous cours ? Le regard fuyant de l’élève la trahit. L’ancien lion comprit sans plus d’explication que son joli minois n’était qu’une partie de l’équation, pour une fois. - Le cours de potion du professeur Rogue est-il toujours aussi terrible qu’il en a l’air ?
L’effrontée retrouva son ardeur face à la souplesse du soignant, confirmant ses propos d’une arrogance qui lui était familière :
- Ses cheveux gras me frisent les neurones. - Oh, je n’ai aucun doute sur sa culpabilité concernant votre mal de crâne.
Il l’invita à rejoindre la salle de repos et à prendre un lit. Quoi de mieux que quelques minutes d’évasion pour fuir l’odeur pestilentielle des cachots ? Quant à la déontologie, n’en cherchez nulle trace auprès du jeune infirmier. Ces enfants sont à l’école, et Merlin sait qu’il y ait été quelques années auparavant, les murs et les enseignants s’en souviennent encore. Qu’ils s’amusent aujourd’hui, avant d’être plongé dans le monde de demain. Il pouvait en témoigner lui, l’éternel boutentrain, petit prince des lions indomptable. Le voilà quelques années plus tard à faire le bilan d’une jeunesse mouvementée.
Infirmier, il était devenu un soignant responsable malgré l’image qu’il se donnait. Son éthique litigieuse était largement compensée par sa théorie irréprochable, ses gestes appliqués et sa vivacité d’esprit. Sans parler de son contact auprès des gens, tous ceux qui eurent l’occasion de le rencontrer pourront en témoigner. C’était un métier dans lequel il s’épanouissait jour après jour, une vocation. Et membre de l’Ordre du Phœnix, partisan de la lutte contre le seigneur des ténèbres. Sa combativité et sa loyauté n’avaient pas échappées à la vigilance de l’ancien directeur de Poudlard, Albus Dumbledore. Ce fut donc auprès de lui que le conduisit son père, quelques jours seulement après son vingt-et-unième anniversaire. Il y découvrit l’appartenance d’Alex Wyller à cette rébellion et s’engagea auprès de l’Ordre à batailler contre Lord Voldemort, chose qu’il faisait déjà jour après jour auprès des victimes de cette guerre, à l’hôpital Ste-Mangouste. Albus lui demanda le soir même d’exercer à Poudlard, afin que l’Ordre garde un œil sur les protégés du château quoi qu’il arrive, et Aidan accepta à mi-temps, incapable de laisser tomber son poste à Londres. Il comprit les propos du directeur quelques années plus tard, lorsqu’il fut déchu de son poste et exilé du monde sorcier. En effet, Poudlard avait réellement besoin d’aide.
Poudlard. Le garçon y était encore quelques années plus tôt. D’impérissables souvenirs lui étaient gravés à jamais, de cette scolarité mouvementée. Amuseur de foule depuis toujours, il s’y était fait un nom dès ses premiers jours. Séducteur, arrogant, moqueur, il n’avait jamais hésité à défier les règles pour tenir sa réputation et animer l’ambiance parfois morose des murs centenaires. Ses amis, comme ses ennemis devinrent une liste digne des archives de l’école ; l’on ne pouvait l’ignorer. Ni lui, ni sa meilleure amie, Meredith. Même maison, même année, d’une beauté à faire plier les plus prudes demoiselles – elle le prouva quelques temps plus tard – et d’un caractère aussi exubérant que le sien. Il la voulait, comme toutes les autres, insista malgré les rejets la lionne, jusqu’à réaliser qu’ils étaient devenus bien plus qu’un chat et qu’une souris. Se découvrant chaque jour un peu plus, ils se rapprochèrent, binôme inséparable, semant le désordre au sein de l’école et chassant les cœurs avec légèreté et défi. Ce duo bien populaire était souvent complété par Katerine, la sœur du garçon. Une autre personne chère à son cœur, une gryffondor dans l’âme, fidèle à son père et poursuiveuse exceptionnelle, telle que son frère. C’est Aidan qui lui apprit le Quidditch lorsqu’ils étaient enfants et ce fut lui qui lança la carrière professionnelle de s sœur, refusant la proposition d’un club de rejoindre un centre de formation. Il leur suggéra plutôt Katerine, déjà décida à embrasser la voie du soignant. « C’est ton truc le Quidditch », lui avait-il dit le soir-même, se délectant de son regard illuminé. Jamais il n’oublierait le visage de gamine de Katy ce jour-là, une enfant découvrant le plus beau des cadeaux. Et Merlin sait que le club de la demoiselle ne l’eut jamais regrettée !
Puis les études supérieures, l’université. Il suivait une formation infirmière, en parallèle à d’autres professions de santé. Parmi elles, vétérimage. C’est au détour d’un couloir qu’il croisa Sarah … pour la première fois et croyez-le ou non, il en tomba éperdument amoureux. Il la charma avec, pour la première fois, un sentiment inconnu et enivrant : la sincérité. Katerine et Meredith, jusqu’alors les deux véritables femmes de sa vie, n’en crurent pas un mot lorsqu’il partagea cette nouvelle. Les deux lionnes d’abord sceptiques finirent par se faire une raison : Aidan Wyller était honnête en amour. Quelle mouche l’avait piqué ? Il vécut avec Sarah le début d’une véritable idylle. Elle représentait tout ce qu’il pouvait désirer. Il l’aimait profondément, sans nul doute ou incertitude et le lui prouvait chaque jour passé à ses côtés. Mais il se réveilla peu à peu de son île paradisiaque, comprenant que sa relation avec sa meilleure amie était incompatible avec son couple. Le temps passa, la jalousie de sa petite amie grandissant de manière exponentielle. L’union des tourtereaux s’émietta à mesure que les disputes ruinaient leurs soirées. Aidan sentait qu’un ultimatum était proche. Meredith aussi…
Depuis combien de temps déjà la voyait-il en secret ? Des mois. Une éternité. Mais comment blâmer Sarah pour craindre cette amitié fusionnelle, débordante de complicité et d’affection. La vie du couple était devenue un enfer depuis le printemps – la saison des amours qu’ils disaient… Sa femme se méfiait de Meredith comme de la peste, et le lion ne se faisait aucune illusion : il lui fallait prendre une décision. C’est ce qu’il fit, appelant sa meilleure amie, aculé par le désespoir, lui confiant qu’il ne tiendrait pas plus longtemps ainsi. Il était prêt à lui confier qu’il abandonnerait tout pour elle. Rien, ni personne ne pouvait se mettre entre eux deux, leur amitié fonctionnait ainsi depuis les premiers jours. Mais elle l’interrompit, l’empêcha de se dévoiler à elle pour la première fois et disparut, lui soutenant que son amour pour Sarah était réciproque, et plus fort que tout cela. Il venait de la perdre. Son esprit ne déchiffrait pas encore cette nouvelle bouleversante mais son cœur en était témoin, battant à triple tours. Il se laissa tomber le long du mur, y resta de longues minutes jusqu’à l'arrivée de sa sœur, Katerine, qui peina à lui arracher des explications. Meredith était partie.
Plusieurs mois passèrent ainsi. Les nouvelles qu’il recevait de Meredith étaient brèves, ayant perdues toute cette complicité qui les unissait depuis toujours. Aidan se tenait informer de la scolarité de sa meilleure amie par sa sœur. Katerine servait d’intermédiaire, au moins, Sarah n’éprouvait pas de jalousie pour sa jeune sœur. L’étudiante laissa passer quelques temps avant de se permettre de recontacter le lion pour lui proposer un verre. Quel meilleur moyen pour renouer leurs liens ? Autour d’une table, ils rattrapèrent le temps perdu. Il se força à lui avouer que son couple revivait, mais la véritable nouvelle provenait d’elle. Meredith Halley venait d’être engagée pour enseigner la défense contre les forces du mal. Meredith allait être professeur… Vous réalisez ? Mieux encore, Meredith et lui allaient se retrouver à Poudlard, faisant tout deux partis du personnel de l’école… Qui l’aurait cru quelques années auparavant ? Aidan voyait là une merveilleuse nouvelle. L’occasion de retrouver sa Meredith.
L’infirmier retourna dans la salle de repos. La belle demoiselle qui ne guettait que d’un œil fit mine de dormir mais ne trompa pas la vigilance du soignant qui l’a renvoya en cours. La malheureuse victime du cognard, elle, ne simulait pas. Morphée l’avait bel et bien accueillie. Aidan se laissa tomber dans l’un des fauteuils de la pièce, reprenant la lecture d’un bien mystérieux récital. Un ouvrage peu recommandable… Magie noire. Katerine et lui l’avaient trouvé lors d’un nettoyage de printemps dans le grenier du manoir des Wyller. Il appartenait à leur mère, logé au fond de la malle contenant les souvenirs de cette dernière. De la plume d’Heather Wyller étaient annotées quelques reformulations, critiques, justifications… Des notes énigmatiques qu’il essayait de déchiffrer. Que signifiait la découverte de ce livre ? Il ne pouvait imaginer sa chère mère plongée dans la magie noire, pas avec un tel manuel. Ce manuscrit était dangereux, ces lecteurs ne pouvaient qu’avoir vendu leur âme au diable. Aidan enquête dans l’ombre, ne pouvant se résoudre à informer son père sans nulle autre preuve, incapable d’en faire part à l’Ordre sans certitude. Il s’agit là de sa mère… Plongé dans sa lecture, Aidan sursauta lorsque l’on frappa de nouveau à sa porte. Après un rapide coup d’œil à l’horloge – deux heures s’étaient ainsi écoulées – il ouvrit aux camarades de vol de son unique patient. Celui-ci avait besoin de repos, mais la solidarité d’une équipe envers un de ses membres, il connaissait cela mieux que n’importe qui dans la salle. Leur soulignant qu’il avait besoin de calme, il leur permit tout de même de partager quelques moments avec lui. Après tout, dans un monde en guerre, le soutien et l’unité n’étaient-elles pas les clés de l’espoir ?
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Aidan N. Wyller [Terminé]
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