« Vous êtes incroyablement charmante aujourd’hui professeur. »
« Je… Euh… Merci Scott, allez-vous asseoir. »

Ca, ça n’avait rien d’un conte de fées. Comme tout ce qui touchait Liam Scott. Lui, il était bien assez connu dans Poudlard pour être le Don Juan de ces dames, le coureur de jupons le plus en vogue de l’école pour les filles et le plus détesté certainement des garçons. Rien d’un prince charmant. Rien qui n’intéressait la jeune Whitefield. Et pourtant, il continuait à s’amuser à la draguer. A la charmer. A la mettre mal à l’aise finalement. Mais au fond d’elle, elle s’en fichait. Son prince charmant finirait par arriver, l’enlèverait sur son merveilleux destrier et elle vivrait enfin le conte de fées dont elle avait toujours rêvé. Quoique cette vie lui apportait déjà une grande part de magie. Etre une sorcière, vivre à Poudlard… Tout ça était déjà un rêve pour une petite fille qui avait grandi dans un orphelinat.

Vivre dans un orphelinat était tout sauf un rêve. Sauf un conte de fées. Ca ressemblait plus à un enfer. Tout était réglé à la minute près, et Mrs Dolloway était tout sauf une femme gentille. Elle était même plutôt sévère, et il n’y avait pas un seul enfant qui l’appréciait. Mais il y avait Judith. C’était celle qui s’occupait de coucher les filles. Et elle passait pas mal de temps avec elle le soir. A leur raconter de belles histoires remplies de magie, de licornes, de princesses… Et autres merveilleuses choses qui rendaient la vie à l’orphelinat un peu plus agréable. Judith était certainement la personne la plus agréable de l’orphelinat. La plus sympathique. Un rayon de soleil dans les ténèbres de nombreuses petites filles. Violet voyait partir plusieurs de ses amies et elle se retrouvait à rester là. La petite blonde était à l’époque certaine que c’était à cause des évènements bizarres qui n’arrêtaient pas de se produire autour d’elle qu’aucune famille ne l’adoptait. Elle avait fini par pleurer dans les bras de Judith.

« Ce n’est rien, Violet. La magie prend différentes formes. Il semblerait que pour toi, elle fasse déplacer des objets, ou fasse taire des enfants bruyants. N’en ait pas peur. Ce n’est pas une malédiction. Mais n’en parle à personne. Et un jour, tu découvriras, tu n’es pas la seule. »

Des phrases que la jeune femme avait dites, et que Violet n’oublia jamais. A dire vrai, et elle le découvrit beaucoup plus tard, Judith était une Cracmol. La magie, elle connaissait. Mais elle n’avait pas eu la chance de l’avoir. C’était pour cette raison qu’elle avait décidé de travailler dans un orphelinat. Lorsqu’un sorcier vint apporter sa lettre à Violet l’année de ses onze ans, lui disant qu’elle entrait à Poudlard en septembre prochain, Judith lui expliqua tout. Et elle l’emmena même faire ses courses pour aller à l’école. Elle la prit sous son aile, et lui proposa de venir passer les vacances chez elle, si Violet ne voulait pas revenir à l’orphelinat. Elle ne pouvait l’adopter, car étant une jeune femme seule, elle avait peur que la demande ne soit acceptée. Cela n’empêcha pas Violet d’accepter. Après tout, elle avait onze ans, elle était capable de choisir où elle voulait aller.

Poudlard, c’était plus qu’un rêve. Les baguettes magiques, tous ces tableaux et ces statues qui bougeaient sans cesse, tout comme les escaliers qui la menaient à différents couloirs de l’école, la perdant sans cesse les premières années. Petite fille timide, mais travailleuse, bien que rêveuse, elle fit sa scolarité à Serdaigle, s’entourant de quelques amis loyaux. Les années passèrent, et la jeune fille révéla un talent assez inné pour la magie, et prouva à maintes reprises qu’elle avait sa place à Poudlard. Ce fut lors de sa septième année qu’elle connut le grand frère de celui qui est aujourd’hui son pire enfer. Mark Scott. Elle avait cru qu’il était son prince charmant. Elle avait accepté de sortir avec lui. Autant dire que ça aurait pu fonctionner. S’ils ne s’étaient pas tous deux rendus compte qu’en réalité, leurs sentiments étaient plus amicaux qu’amoureux. Et ainsi, ils restèrent amis.

Et Violet quitta Poudlard, avec des résultats assez satisfaisants. La vraie vie commençait. La jeune femme enchaîna des petits boulots, s’occupant généralement d’enfants, là où elle s’amusait finalement le plus. Elle fit également des recherches sur ses parents. Cela prit du temps, mais elle finit par trouver qui ils étaient. Elle les rencontra. Ses parents étaient des Moldus. Des Moldus qui malheureusement vivaient dans la misère. Ils lui expliquèrent qu’ils avaient préféré l’abandonner, en espérant qu’elle trouve une famille aimante, lui offrant ce qu’elle méritait de mieux, et qu’ils n’auraient pu lui donner. Ils avaient fait ça pour son bonheur. Et même si elle avait passé les onze premières années de sa vie à l’orphelinat, elle avait toujours eu une très belle vie. Pas digne d’un conte de fées, mais presque parfois.

L’année de ses vingt-trois ans, elle décida qu’il était temps pour elle de changer de vie. De faire un travail qui lui plairait vraiment. C’est ainsi qu’elle proposa ses services au professeur Dumbledore, pour être elle aussi professeur. Sa matière préférée était l’Etude des Runes, bien qu’elle aimait aussi toutes les matières dites de baguettes. Mais celle-là, elle l’appréciait tout particulièrement. Bien entendu, il ne put l’accepter, puisqu’il avait déjà un professeur pour cette matière. Elle continua donc à travailler dans ce petit magasin de livres sorciers qu’elle avait trouvé en Irlande. Et puis, durant l’été précédant la rentrée de celle de ses vingt-quatre ans, Dumbledore vint la voir dans ce magasin pour lui proposer le poste qu’elle avait voulu l’année d’avant. L’autre professeur partant à la retraite, l’école avait besoin de quelqu’un pour les Runes. La jeune femme accepta. Elle n’avait pas pensé qu’elle aurait droit aux minis Scott dans ses cours. Et si elle avait su qu’ils étaient aussi terribles, peut-être n’aurait-elle pas accepté le poste. Non, elle l’aurait pris quand même.

« Madame ? Vous devriez-vous coiffer comme ça plus souvent, ça vous met merveilleusement bien en valeur... »
« Ca n’a absolument aucun rapport avec le cours d’aujourd’hui. »

Mais non, avoir un Scott, c’était un enfer. Alors deux… C’était pire. C’était sans compter que le troisième était aussi à Poudlard comme professeur. Quoique Mark restait plus calme que ses deux cadets qui avaient l’air bien décidés à pourrir son cours. Ou juste à la faire craquer.