Les mains plongées dans l'eau de son évier, une jeune femme à la chevelure cuivrée, lavait une à une les assiettes sales posées à côté de son bras gauche. Perdue dans ses pensées, elle lavait presque par automatisme. Ce à quoi elle pensait demeurer encore un peu flou, elle n'avait pas vraiment de but préciser dans la tête, elle rêvassait pour être plus exact. Cassandra secoua la tête en s'apercevant de son égarement et frotta avec un peu plus d'énergie son assiette qu'elle tenait dans les mains depuis quelques minutes. A cette vitesse, elle n'aura jamais fini. C'est vrai qu'elle aurait pu user de sa baguette pour faire la vaisselle mais elle préférait la faire manuellement, ça l'occupait. Surtout qu'une fois encore, elle avait pris du retard dans l'entretien de son appartement. Et comme à chaque fois qu'il fallait qu'elle s'y mette, elle avait un empêchement. Soit c'était son jour de repos et on lui supprimait sous prétexte que finalement, elle n'avait pas fait assez d'heures. Elle ne disait rien, elle ne pouvait rien dire, elle avait besoin de ce travail. Et oui, elle était loin la jeune fille qui avait tout pour elle. Tellement loin que parfois, elle se demandait si elle avait vraiment existé. Un miaulement dans son dos attira son attention. Cassy se tourna vers son chat, son seul compagnon à vrai dire. Une boule de poil blanche et rousse du nom de Melchior qui la regardait avec deux yeux verts, l'air de lui demander si elle en avait pour longtemps à jouer avec l'eau. La jeune femme lui adressa un sourire avant de retourner à sa tâche. Il n'était pas moins de vingt trois heures du soir, le lendemain, elle prenait son service à sept heures, autant dire qu'une fois encore, elle n'allait pas dormir beaucoup.

On était vendredi soir, un soir ou à l'époque ou elle se trouvait à Poudlard, elle aurait pris pour souffler un peu, se détendre. Mais elle ne pouvait plus se le permettre maintenant. Terminant sa vaisselle, Cassandra frotta ses mains dans un torchon à carreau. Un soupire s'échappa de ses lèvres. Quand elle songeait à sa vie d'avant, elle ne pouvait s'empêcher de regretter certaines choses. Elle avait tout, absolument tout pour elle, la beauté, le succès, une position plus qu'enviée, puis tout avait basculé. Sa septième année au sein de l'école de magie avait été pour ainsi dire riche en péripéties. Pour commencer son aventure avec une fille s'était sue, son frère en avait joué, il l'avait ruiné, ramené plus bas que terre, tout ça pour quoi ? Pour simplement jouir d'une meilleure Opinion de leur père. Elle lui en avait voulu, terriblement voulu, peut être lui en voulait-elle encore maintenant mais c'était quand même moins fort. Après tout.. Cela faisait quelques années, qu'elle n'avait pas vu son frère. Combien ? Cinq ans ? Depuis qu'elle avait quitté Poudlard. Elle ne l'avait pas revu depuis l'accident. Frissonnant doucement Cassandra délaissa sa cuisine pour se tourner vers l'unique pièce de son environnement. Dans un coin, un canapé lui servait de lui, une table en son centre lui servait pour manger et écrire. Le seul autre meuble qu'on pouvait trouver était une bibliothèque, contenant quelques livres, ceux qu'elle avait emporté avec elle. Des présents de katerine.. Sa katy ! Du moins elle l'a été durant quelques mois.

Et oui, malgré tout ce qui a pu se dire, elle avait cédé, cédé face à cette fille géniale, qui la rendait tellement elle même. C'était une fille oui, mais qu'il y avait-il de mal à ça quand on se sentait bien, heureuse dans ses bras ? Parce que malgré tout les ombres au tableau, Katerine avait réussi à lui faire oublier la moitié de ses soucis, à lui insuffler une force pour continuer à se battre. Et elle l'avait fait, elle s'était opposée à son frère, à son père, à tout ceux qui pensait avoir un droit sur sa vie. Mais lamentablement, elle avait échoué. Un fiancé, on l'avait fiancé à un homme aussi froid que la pierre, aussi ambitieux et manipulateur qu'un escroc. C'était pas elle qu'il voulait non. C'était sa dot pour ainsi dire. Il avait uniquement accepté cet accord pour ça. Son père avait refusé de la croire, l'avait poussé à dire oui. Mais la veille.. La veille de la cérémonie, certainement qu'il avait trop bu, Philip se présenta dans sa chambre pour lui déclamer sa victoire. Elle avait essayé en vain de le chasser, ou même de le repousser. Mais la fièvre, l'alcool et le caractère même de cet homme l'avait poussé à tenter... à tenter de la posséder avant l'heure. Elle avait hurlé, personne n'était venu. Personne n'était présent hormis son frère, Alexander. Il était intervenu, juste à temps. Elle se souvient seulement de la bagarre, des cris, de ses larmes, puis de ce rayon vert. Alex s'était défendu. Cassandra ne sut jamais réellement quel mensonge il trouva pour cacher ce scandale. Tout ce qu'elle obtenit elle, c'est un dés-héritage. La mort de son fiancé l'avait entaché, son père n'avait pas supporté plus longtemps. Elle avait fui. Fui en France, pour échapper à tout ça, se faire oublier. Au début, elle logea chez une vieille tante à elle, puis elle fût forcée de vivre par elle même. Elle trouva un petit boulot, un petit chez soi pour être logée.

Dire qu'elle était née avec la promesse d'avoir une belle vie, elle se retrouvait avec presque rien maintenant. Mais elle avait sa revanche, elle avait sa liberté ! Elle n'était personne que Cassandra, juste Cassandra ! Et même si c'était pas rose tout les jours, elle était elle même, c'était à ses yeux le plus importants. Pourtant, elle ne s'était pas résolue à oublier quelques personnes. Son frère pour commencer avec lequel, elle demeurait résolue à avoir une discussion au sujet de tout ça, Katerine qui n'avait pas quitté son coeur un seul instant. Et autres connaissances qui l'avait connu avant. La sorcière étouffa un bâillement. Elle avait encore temps à faire, et si peu d'heures qui la séparait de son travail. Poussant le vice, à repousser une fois encore ses tâches, elle s'allongea sur son canapé et soupira, une fois encore. Elle avait bien changé la Cassandra Lewis de serpentard ! Qui la reconnaitrait maintenant ? Elle n'était revenue sur le sol anglais que depuis quelques semaines. Elle avait trouvé ce job de serveuse et cet appartement. Elle était plutôt contente d'elle, mais il lui manquait quelque chose. Elle ne savait dire quoi, mais elle avait un goût amer dans la bouche souvent pour ne pas l'ignorer. Elle n'était pas heureuse.